Le 16 et 17 décembre dernier, le Réseau en immigration francophone du Centre Sud-Ouest de l'Ontario (RIFCSO) était présent à la première édition virtuelle du Congrès Metropolis Francophonie Mondiale: Migration, Intégration et Inclusion. Les membres de l’équipe ont partagé l’expérience sur l’initiative de la Communauté francophone accueillante (CFA) d’Hamilton lors d’un atelier animé par Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada (IRCC) et ont animé une table ronde sur l’impact des discriminations raciales sur l’intégration des immigrants francophones en Ontario.
La CFA d’Hamilton : un projet novateur et les facteurs de succès
Le 16 décembre, IRCC a animé l’atelier intitulé La Communauté francophone accueillante (CFA) d’Hamilton (Canada) : portrait multidimensionnel d’une source d’inspiration potentielle pour la francophonie internationale ?
L’objectif principal de cet atelier est de mettre en lumières certaines réalités des CFA au Canada à travers l’exemple de la CFA d’Hamilton, d’explorer la transférabilité de ce modèle, de son cadre d’évaluation et de mesure des résultats.
Lors de cet atelier, trente-cinq participants ont pu comprendre l’origine de la CFA d’Hamilton et les paramètres qui ont contribué à la réalisation de ce projet y compris la création du Conseil consultatif communautaire d’Hamilton et la rédaction d’un plan communautaire à partir d’une analyse détaillée des besoins communautaires. Nabila Sissaoui, agente de projet CFA au RIFCSO, a pu présenter quelques activités et projets mis en place dans le cadre de réalisation de ce plan comme le programme de mentorat en collaboration avec le Collège Boréal et YMCA, le répertoire des employeurs et entrepreneurs francophones et bilingues dans la région de Hamilton ou le projet d’incubateur visant à permettre aux nouveaux arrivants de se lancer en entrepreneuriat à Hamilton.
Selon Alain Dobi, directeur du RIFCSO, les facteurs clés de succès pour ce projet novateur sont l’importance de l’engagement des membres de la communauté, la gouvernance communautaire, un plan communautaire réaliste, les partenariats stratégiques et la flexibilité dans la gestion du financement.
Brigitte Bouchard-Morris, associée chez PRA Inc. qui réalise une étude sur les résultats des CFA, a partagé certaines constatations préliminaires par exemple les projets CFA ont encouragé un discours public favorable aux nouveaux arrivants et aussi entre eux et les employeurs qui sont réceptifs à l’immigration. Une autre constatation est que les associations ethnoculturelles jouent un rôle important dans l’accueil et les centres scolaires communautaires influencent l’expérience des familles immigrantes.
Pour plus d'informations sur l'initiative de la communauté francophone accueillante d'Hamilton, cliquez ici.
Table ronde sur la discrimination raciale sur l’intégration des immigrants francophones
Le 17 décembre, Jean-Claude Nda, agent de projet au RIFCSO en charge de la région de Toronto-York-Peel et Simcoe, a animé cette table ronde de 60 minutes visant à discuter des défis à relever en matière de discrimination raciale notamment sur l’accueil et l’intégration économique des immigrants francophones en Ontario.
Ont participé à cette table ronde deux professionnelles en recherche : Professeure Gertrude Mianda, Directrice de l’institut Harriet Tubman, professeure en études sur le genre et les femmes du collège universitaire Glendon - université York, et professeure Usha Viswanathan, doctorante, professeure agréée au Centre de formation linguistique pour les études en français et Collège universitaire Glendon - université York.
En 2016, au Canada on comptait que 22.8% de la population étaient francophones mais seulement 3.8% vivaient hors Québec. La présentation de Professeure Gertrude Mianda a montré l’importance de l’immigration francophone pour la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire au Canada cependant, on a constaté que le taux de population francophone en Ontario est diminué de 6.2% en 1986 à 4.7% seulement en 2016. Un autre défi est le taux de participation au marché de travail plus faible des personnes noires, hommes et femmes, que le reste de la population.
Professeure Gertrude a également mentionné la participation importante des immigrantes francophones originaires de l’Afrique subsaharienne dans le secteur de la santé et l’assistance sociale.
Quant à la discrimination de l’enseignement du français langue seconde (FLS), professeure Usha Viswanathan a évoqué les difficultés en recrutement des enseignants de FLS et a montré une étude confirmant qu’il faudrait embaucher 10,000 enseignants en FLS pour remédier à cette pénurie.
L’espace d’échange créé par le RIFCSO a permis aux participants et participantes d’avoir des discussions ouvertes et constructives sur ce sujet problématique.